Bolivie. Evo Morales: «Je ne croyais pas en la nécessité de créer une nouvelle direction»
Entrevue publiée par Brecha (Montevideo). Traduction par Alencontr, 1 février 2020
L’ancien président de Bolivie doute que le nouveau gouvernement ne reconnaisse une éventuelle victoire du MAS (Mouvement vers le socialisme) aux élections du 3 mai 2020. Il insiste sur la légitimité de sa tentative de réélection et estime que la solution au problème de la direction de la gauche régionale réside dans un changement de mentalité chez les Latino-Américains. Dans un dialogue avec l’hebdomadaire Brecha [Uruguay], il s’est attaqué à ceux qui remettent en cause le modèle extractiviste [mines de fer, pétrole, gaz, lithium] dans son pays et a parlé de son lien avec le féminisme.
Avec une chemise blanche à manches courtes, un pantalon noir et des chaussures assorties, Evo Morales se promène dans les bureaux de son «bunker» de Buenos Aires, sur la calle Chile, dans le quartier de San Telmo, son téléphone portable à la main. Nous sommes mercredi matin et la date limite du dépôt des candidatures en Bolivie se fait pressante: le dernier jour est le 3 février. Dès le début de la matinée, il a rencontré plus de 20 représentants de différents départements de Bolivie. Dans une grande salle, ils choisissent les candidats en assemblée, l’un après l’autre. Derrière la porte fermée, les différentes voix se font entendre. Morales observe, écoute, donne son avis. Il quitte le bureau et accueille avec un sourire les journalistes qui attendaient, puis il s’éloigne, entre dans un autre bureau et parle avec une personne de Bolivie. L’équipe de Brecha avait été convoquée pour l’entretien avec l’ancien président à 8h30. L’attente se termine à 12h45, lorsque Evo Morales entre enfin dans la salle et se prépare à s’asseoir pour répondre aux questions. «Je m’excuse pour le retard», dit-il.
La veille, Luis Arce, candidat à la présidence du Mouvement vers le socialisme (MAS) et ancien ministre de l’Economie de Morales, a débarqué sur le sol bolivien pour commencer la campagne électorale. Il était attendu par le gouvernement de Jeanine Áñez, sous la menace d’une arrestation pour des accusations de corruption. Une mesure judiciaire à la mode: il s’agit dans ce cas, selon le nouveau pouvoir, de ne pas avoir contrôlé l’utilisation du Fonds indigène [Fondo Indígena] dans les différents projets approuvés pour exécution. La procureure [Heidi Pamela Gil] dans cette affaire a elle-même nié l’existence d’un mandat d’arrêt contre Arce et n’a fait que prendre sa déposition, attendant que ses avocats aient accès au volumineux dossier relatif à cette affaire.
Cette question fut l’objet d’un débat a eu lieu dans les bureaux du MAS de la rue Chile de Buenos Aires. On y dispose déjà des données issues des premiers sondages: 35% d’intentions de vote pour Luis Arce et un peu plus de 15% pour Carlos Mesa. La présidente Jeanine Áñez est classée un peu plus loin. Les leaders civiques Fernando Camacho [extrême droite chrétienne, Santa Cruz] et Jorge «Tuto» Quiroga [vice-président sous le deuxième mandat de 1997 à 2001 d’Hugo Banzer qui avait été le général dictateur de 1971 à 1978, Quiroga exerça le mandat de président d’août 2001 à août 2002] n’obtiennent pas de pourcentages significatifs, du moins selon les résultats dont dispose l’équipe de presse de Morales. «Ils vont chercher à nous persécuter», dit l’ancien président. Et les membres de l’assemblée acquiescent.
Lorsque Brecha s’enquiert de son éventuelle candidature, il préfère éviter le sujet. «Je suis ici pour soutenir mes camarades», dit-il en passant. Mercredi soir le 29 janvier, une déclaration du MAS a été publiée pour informer qu’Evo a accepté de s’inscrire comme candidat à l’Assemblée législative plurinationale. Toutefois, le document précise que l’inscription a pour seul but de permettre – au plan légal et dans les limites établies par le calendrier électoral – une éventuelle candidature au cas où les assemblées [Sénat et Chambre des députés] décideraient de l’élire comme représentant à l’Assemblée plurinationale. «Le débat portant sur les candidatures finales est toujours en cours», précise le communiqué de presse. [Cet entretien met en lumière l’analyse et les orientations politiques propres à Evo Morales.].
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Fabián Kovacic: Après 14 ans au pouvoir et après le coup d’Etat déjà accompli, quelles leçons en tirez-vous et quelle autocritique faites-vous aujourd’hui?
Evo Morales: D’abord, toujours avec le peuple, et tout pour le peuple. Il s’agit de la lutte historique des gens marginalisés. La lutte a ses origines dans la période coloniale, et s’est transférée durant la période de la république [dès 1880]. Et pour être avec le peuple, nous avons pensé qu’il était important de prendre en compte trois éléments: politiquement, la refondation de la Bolivie; économiquement, la nationalisation; et socialement, la redistribution des richesses. La chose la plus difficile pour mon administration a été la refondation, en quittant l’Etat colonial et en instaurant un Etat plurinational en Bolivie [en 2009], où tout le monde a les mêmes droits. En finir avec l’Etat imposteur, avec les autorités apparentes [camouflant la réalité du pouvoir sur la population indigène], avec l’Etat failli et les menaces de faire disparaître la Bolivie réelle. Sur la base de l’Etat plurinational furent stimulées les meilleures possibilités pour les plus exclus, qui se trouvent au sein du mouvement indigène, ainsi que pour les femmes. Et tout cela a été intégré dans la Constitution. Dans le domaine économique, pour être avec le peuple, la nationalisation des ressources naturelles et des entreprises stratégiques a été importante.
S’affirme ici une profonde différence avec la droite bolivienne et avec le système capitaliste, qui considèrent la santé et le logement comme des services marchands. Pour notre mouvement, ce sont des droits. Les services de base sont une affaire privée pour le capitalisme. Alors que pour nous, dans le socialisme communautaire, ils relèvent des droits humains. Par conséquent, notre défense ne porte pas seulement sur les droits individuels et des personnes, mais aussi sur les droits collectifs et communautaires. Sur la question du commerce, pour être avec le peuple, un programme de solidarité, de complémentarité et de compétitivité est important.
Et l’autocritique de votre gestion?
[Il hésite avant de répondre.] Sur la question de l’autocritique et des faiblesses… Quand votre frère est président, certains secteurs manifestent une ambition exagérée. Certains revendiquent même des choses qui ne sont pas souhaitables pour d’autres secteurs sociaux. Alors ils ne pensent pas à la Bolivie, mais seulement à leur secteur ou à une fraction de citoyens. Mais lorsque le gouvernement est géré avec transparence, avec des données économiques, ces secteurs le comprennent, même s’ils ont du mal à l’accepter. Et je veux dire que dans la lutte des classes, idéologique, programmatique, il est nécessaire de discuter et de travailler. Les mêmes mouvements sociaux nous ont dit lors de réunions qu’ils ne venaient pas pour discuter et juger les politiques mais pour obtenir la distribution de projets et de travaux. Ils ne voulaient pas de débat idéologique. Or, il faut élaborer sur cela durant le processus même de transformation. La réalité est que près de trois millions de Boliviens sont passés de la classe humble ou pauvre à la classe «moyenne». Ils ont dès lors oublié d’où ils venaient, ils préfèrent ne pas avoir d’engagements envers la société et ils expriment déjà de nouvelles attentes. Ils ne tiennent pas compte du fait qu’il y a encore beaucoup de familles dans la situation où ils se trouvaient auparavant.
C’est un défi pour tous les gouvernements progressistes de la région. Comment réagir aux nouvelles attentes suscitées par les améliorations obtenues grâce aux actions du gouvernement?
C’était un défi pour notre gouvernement, et il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de savoir comment réagir et aller de l’avant. Dans le domaine de la gestion, nous avons élaboré sur la base des données recueillies et sommes arrivés à la conclusion que les subventions publiques exagérées exercent une ponction sur l’économie nationale. Elles ne garantissent pas l’avenir économique du pays. Les investissements publics réalisés pour développer l’appareil productif doivent être combinés avec les aspects sociaux et d’emplois. C’est de là que vient la redistribution des richesses, qui permet de mettre fin à la pauvreté.
Ceux qui, selon vous, exigent trop du gouvernement actuel, sont-ils ceux qui, en novembre, demandaient sa démission? Je veux parler de la Centrale des travailleurs boliviens (COB) et de certains syndicats miniers.
Je ne dirais pas cela… Je pense que la demande de ma démission relevait d’un sentiment de peur. Je ne comprenais pas moi-même comment la COB pouvait exiger ma démission, ce qui aboutissait à donner une chance à la droite. C’était une erreur politique de la part de la COB, mais pas à cause des revendications sectorielles dont j’ai parlé plus tôt. Parce qu’ils ont eux-mêmes proposé que je sois candidat à la présidence, ont défendu ma candidature et se sont mobilisés pour elle. Il y a eu un moment où la peur s’est emparée d’eux et ils ont lancé un appel pour ma démission. Ils considéreront cela comme une erreur historique.
La candidature d’Andrónico Rodríguez [vice-président des Seis Federaciones Cocaleras del Trópico de Cochabamba] et d’Orlando Gutiérrez, dirigeant de la COB, marque-t-elle une différence entre le MAS, la COB et les mineurs?
Non. Nous sommes unis. Il n’y a jamais eu quatre candidats auparavant. Nous sommes tous convaincus que l’unité est importante, car quiconque a la responsabilité de diriger le nouveau processus compte sur le soutien de tous.
Le modèle extractiviste
Une des questions communes aux gouvernements progressistes ou de gauche ces dernières années est la création de richesses à travers une matrice similaire à celle du néolibéralisme: l’extractivisme. Comment traiter ce problème?
Le système capitaliste, en plus de détruire la planète, veut que les pays dits sous-développés le prennent en charge, mais à son propre avantage. Je ne partage pas ce point de vue. Bien sûr, nous devons prendre soin de l’environnement, et j’en suis convaincu. L’être humain ne pourra pas vivre sans sa terre-mère. Et elle existerait mieux sans l’être humain. Dès lors, nous avons fait valoir les droits de la Terre mère auprès des Nations unies. Il y a seulement un peu plus de 70 ans [décembre 1948] que le monde a réalisé que les êtres humains ont des droits et que se sont affirmés les droits de l’homme, les droits politiques, sociaux et économiques. Et ce n’est qu’en 2007 [13 septembre] que la Déclaration sur les Droits des Peuples indigènes a été adoptée par les Nations unies. Mais le plus important ici est que les droits de la terre-mère n’existent pas. Sans la terre-mère, il n’y a pas de vie, et donc pas d’humanité.
Lorsqu’il s’agit d’utiliser nos ressources naturelles avec une planification à court, moyen et long terme qui respecte les droits de la terre, mais cela n’avait pas été mis en œuvre antérieurement en Bolivie. Lorsque le néolibéralisme a exploité le pétrole dans les réserves forestières, il n’y avait personne pour se plaindre, ni les ONG, ni les fondations [privées dites écologistes]. Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement et avons commencé à explorer les zones de réserves naturelles, les protestations ont commencé, financées par les Etats-Unis ou par des multinationales.
Il y a des secteurs de la gauche non financés par les Etats-Unis qui se plaignent du modèle extractiviste?
Qui sont ces secteurs en Bolivie? Ce sont les trotskistes [qualificatif qui renvoie à l’attitude de certains secteurs de la dite gauche radicale en Bolivie] qui adoptent de fait une position proche de l’extrême droite. On entend maintenant en Bolivie la phrase «Une autre gauche est possible». Et c’est ce que disent les troskistes. Pendant le coup d’Etat, ils n’ont même pas organisé de manifestation contre la nouvelle dictature, et ils se disent à gauche. Je ne peux pas parler de ce qui se passe dans d’autres pays avec cette question de l’exploitation des ressources naturelles. Mais je vais vous dire ce que nous avons fait en Bolivie. Nous avons donné une valeur ajoutée à nos ressources naturelles afin de ne pas dépendre de la science et de la technologie [liées aux transnationales]. C’était une priorité.
Quel est le problème que nous avons, non seulement les Sud-Américains, mais l’ensemble du continent latino-américains [depuis le Mexique]? Certains pays proposent une libération politique, sociale et culturelle. Et mon expérience me dit que nous devons l’accompagner d’une libération économique. Une libération politique ou idéologique sans libération économique n’a pas beaucoup d’avenir. Nous avons garanti cette libération économique et politique par des nationalisations. Mais le grand problème de l’Amérique latine est qu’il faut ensuite passer de la nationalisation à l’industrialisation, avec la science et la technologie.
Et cela n’est pas réalisé avec les technologies dites propres?
Nous devons le réaliser, bien sûr, conjointement à la défense de la terre-mère et en cherchant et en débattant de nouvelles voies. Mais pour cela, nous, les Latino-Américains, devons progresser dans le domaine de la science et de la technologie.
Le coup d’Etat et l’OEA
Parler du coup d’Etat: déjà en 2015 et 2016, Nicolas Maduro du Venezuela et «Pepe» Mujica en Uruguay avaient désavoué et critiqué le rôle du secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro [uruguayen]. Pourquoi avez-vous, même avec le coup d’Etat en préparation, mis autant de temps à réaliser le rôle que vous attribuez maintenant à Almagro, qui va dans la même direction?
C’était une erreur de la part du gouvernement national [en référence à son gouvernement]. Almagro a un double discours. Il a fait l’éloge de notre économie, du processus de changement. Mais je comprends qu’il est un agent de l’empire états-unien et qu’il opère avec des plans contre le peuple, même sans respecter les statuts fondateurs de l’OEA. En tant que Bolivien et ancien président, je dois reconnaître que c’était une erreur de croire que Luis Almagro pouvait garantir un processus démocratique dans notre pays.
Mais malgré le rapport final de l’audit électoral [qui a «constaté» des irrégularités], nous avons gagné au premier tour [après dépouillement de 83% des votes, le décompte est suspendu, ce qui débouche sur une contestation des résultats finaux; la crise s’ouvre alors]. Le rapport de l’OES fait état de 226 bureaux de vote présentant des irrégularités. Si c’est le cas, de nouvelles élections sont convoquées dans ces circonscriptions et pas dans toute la Bolivie. Si l’on prend en compte les 36’000 bureaux de vote du pays, 226 représentent bien de 1%. Même si tous ces votes avaient été comptés pour l’opposition, nous aurions quand même gagné au premier tour. C’est donc un coup de l’OEA.
Réélection et référendum
De nombreux gouvernements de gauche ou progressistes latino-américains n’ont pas été en mesure d’assurer une politique de leurs dirigeants. Comment remédier à cette lacune?
[Il hésite, regarde autour de la table et joue avec le magnétophone.] Je n’y croyais pas beaucoup… Mais maintenant, je suis convaincu que c’est une question importante. Je ne sais pas s’il s’agit de travailler ensemble pour établir un nouveau leadership ou quelle est la solution. Je n’ai jamais cru que le dirigeant qui a provoqué de profondes transformations dans chacun de ses pays était si important. Nous devons repenser cette situation.
Quoi qu’il en soit, je pense toujours que le projet politique de libération, le programme du peuple, vient toujours en premier, et ensuite viennent les responsabilités correspondantes. C’est ainsi que cela devrait être. Mais il semble que ce sera une caractéristique de l’Amérique latine que le peuple dépende toujours d’un leader. Il faut changer la mentalité des Latino-Américains.
Je vous pose cette question parce que vous avez perdu un plébiscite populaire en 2016 [devant introduire une modification de la Constitution pour un mandat supplémentaire], alors que vous vouliez vous présenter à nouveau à la présidence. Or, selon diverses modalités, vous avez décidé d’insister sur l’argument: «le peuple a demandé ma candidature». Et finalement, tout cela s’est terminé par un coup d’Etat [fin octobre-novembre 2019]. Comment comprenez-vous ce raisonnement?
Dans ce référendum, le mensonge a gagné.
Mais vous aviez vous-même admis que vous étiez préparé à une éventuelle défaite…
Mais, pour cette raison, différents secteurs sociaux et politiques ont réagi et ont cherché une autre voie constitutionnelle pour m’habiliter en tant que candidat. Ma candidature n’a pas été illégale ou inconstitutionnelle. En Amérique latine dans des cas exemplaires, la jurisprudence a été invoquée que ce soit au Honduras, au Nicaragua ou au Costa Rica… Ce n’est pas une invention de nous, les Boliviens.
Les deux féminismes
Il y a quelques mois, l’ancien vice-président du Nicaragua pendant la révolution sandiniste, Sergio Ramírez, a déclaré que la nouvelle gauche devait se concentrer sur la redistribution des richesses, mais pas sur la discussion de la suprématie du capital. Partagez-vous cette vision du rôle de la nouvelle gauche?
La distribution est importante, mais à part cela, il est important de combler progressivement les énormes écarts d’inégalité entre les familles. C’est la seule façon de garantir le socialisme communautaire, du XXIe siècle, comme vous voulez l’appeler. La santé et l’éducation doivent être des droits fondamentaux parmi les droits de l’homme. Et en plus de cela, il s’agit d’avoir une économie sans asymétries profondes, et pour cela la redistribution des richesses est importante.
Comment voyez-vous la croissance du mouvement féministe en Amérique latine?
Je suis féministe. Je me suis battu depuis mes années de lutte syndicale jusqu’à la lutte électorale pour que nos sœurs aient les mêmes droits. Mais au sein du féminisme, il y a deux lignes. Pour un groupe de féministes, le premier ennemi est l’homme et pour un autre groupe, nous sommes une famille, nous tous, respectant les droits d’égalité et d’équité. En Bolivie, jusqu’en 1952, les femmes étaient totalement marginalisées, tout comme le mouvement indigène. Ils n’ont pas pu participer. Et dans la politique électorale et syndicale, les femmes sont toujours plus honnêtes que les hommes.
Pensez-vous que votre gouvernement a réussi à améliorer le statut des droits de la femme?
Totalement. Aujourd’hui, les femmes sont plus nombreuses à fréquenter le lycée et l’université, et plus nombreuses à exercer une profession libérale. L’espérance de vie s’est allongée et, surtout, il y a plus de femmes à l’Assemblée législative plurinationale. Nous sommes le deuxième ou le troisième pays au monde en termes de participation parlementaire des femmes.
Vous avez eu quelques phrases machistes que la presse a compilées, comme celle qui dit «après mes années de mandat, je pars avec mon cato de coca [40x40m de culture de feuilles de coca], ma quinceañera [ma Miss] et mon charango [instrument à cordes des Andes proche de la guitare]»…
[Rires.] Je suis un blagueur, j’aime les chansons populaires. Et au Carnaval, les chansons populaires ont un caractère un peu macho. Mais dans ma gestion, comme jamais auparavant, l’égalité des sexes a été garantie. Je le répète, les blagues sont quelque peu épicées et machistes, tant dans les couplets que dans les vers. Mais toutes les femmes boliviennes savent que je suis féministe.
Elections et plan B
Quelles sont les données dont vous disposez, issues des sondages, pour l’élection du 3 mai?
Avant de définir les candidats, le MAS était déjà en tête dans tous les sondages.
Vous serez candidat?
Je ne me présente pas aux élections en ce moment.
Que se passera-t-il si le MAS gagne les élections et que le gouvernement de la présidente par intérim Jeanine Áñez ne reconnaît pas son triomphe?
Cela nécessite un plan B. Je pense aussi que cela se produira. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, il y aura des observateurs internationaux et le processus électoral bat son plein. (Entretien publié dans l’hebdomadaire Brecha, le 31 janvier 2020; traduction rédaction A l’Encontre)