La semaine passée, un barrage minier, géré par Vale a cédé à Brumadinho, commune de 39.000 habitants située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, capitale de Minas Gerais. Un crime qui rappelle celui de Mariana en novembre 2015.
Alors que les mots « incident », « accident », « catastrophe » ou « tragédies » sont utilisés par les titre de presse. Nombreuses sont les voix qui dénoncent le CRIME qui a tué au moins neuf personnes (confirmé) et « des chances minimes » de retrouver les quelque 300 personnes disparues.
Une fois de plus, l’histoire se répète comme une tragédie. D’une part, Vale S.A., la plus grande société minière du monde, et d’autre part, le peuple brésilien, qui cherche à récupérer des corps enterrés dans la boue des sociétés criminelles.
Ce 25 janvier sera marqué par la rupture de trois digues de résidus miniers de la mine Córrego do Feijão, qui fait partie du complexe Paraopeba. Le barrage, sous la responsabilité, de Vale est situé dans la ville de Brumadinho, dans la région métropolitaine de Belo Horizonte, Minas Gerais. On estime que 14 millions de mètres cubes de résidus ont été déversés dans la rivière Paraopeba, l’un des principaux affluents du fleuve São Francisco. Les autorités signalent environ 150 personnes disparues.
Les preuves d’un crime socio-environnemental de plus, d’une ampleur incalculable, nous assaillent à nouveau. Le gouvernement n’a pas écouté [1] les communautés et a agi en faveur du pouvoir corporatif pour assouplir les permis d’agrandissement du complexe du barrage en décembre 2018.
Nous, au MAB, comprenons qu’il s’agit d’un crime continu commis par Vale contre le peuple brésilien. Trois ans après le crime de Samarco, avec l’éclatement du barrage de Fundão à Mariana, Minas Gerais, aucune maison n’a été construite, nous ne connaissons pas le nombre de personnes atteintes, nous n’avons aucune étude sur les impacts sur la santé, les femmes ne sont pas reconnues comme affectées, parmi de nombreuses autres violations environnementales et des droits des personnes concernées. Jusqu’à présent, le pouvoir judiciaire n’a tenu aucun des dirigeants des entreprises impliquées pour responsable de ce crime et n’a pas veillé à ce que les familles soient pleinement indemnisées. Au contraire, il a agi de manière sélective et punitive, en criminalisant la manifestation des familles, des mouvements populaires et des organisations de la société civile.
Il est important de souligner que la société Vale S.A. a déjà été une entreprise publique brésilienne, mais qu’elle a été privatisée dans les années 90. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est une entreprise super-puissante qui agit dans l’intérêt de ses actionnaires, mais qui n’a aucun engagement envers la vie humaine et l’environnement.
Une fois de plus, ces grandes entreprises et la collusion des gouvernements démontrent leurs priorités en matière de profit au détriment de la qualité de vie de la population. Il n’y a pas de développement régional, il y a destruction de vies et contamination des rivières et de la nature.
Le MAB appelle le peuple brésilien, avec l’esprit de solidarité et de justice sociale qui nous anime, à soutenir les familles touchées par la rupture du barrage de Brumadinho. Nous sommes déjà dans la région et nous mobilisons de nombreuses personnes atteintes par les barrages de tout le Brésil dans cette tâche de solidarité et de soutien aux victimes, ainsi que tant d’autres affectées par le bassin du Rio Doce et la côte de l’état de Espirito Santo qui se sont déjà portées volontaires par solidarité.
Nous continuons à nous battre pour la justice à Mariana, à Brumadinho, dans le bassin du Rio Doce, sur la côte de l’Espírito Santo et pour la défense du fleuve São Francisco. [2]
Nous exigeons encore une fois que justice soit faite pour ce crime [3], que la mort des personnes, des animaux, des rivières et de l’environnement ne reste pas impunie une fois de plus.