Illustration: 49th G7 summit. Crédit: The White house CC BY-SA 2.0
Illustration: 49e Sommet du G7 - crédit: The White house CC BY-SA 2.0

Èva Lachance-Adamus JdA-PA

Le climato scepticisme existe toujours. C’est ce qui a été mis en lumière par Sabrina Fernandez à la conférence sur la dépolitisation de la question climatique le 21 mai dernier à l’occasion de La Grande Transition 2023. La veille, le communiqué final du sommet du G7 était publié et le lien avec les propos de Madame Fernandez ne pouvait être plus direct. 

Du 19 au 21 mai dernier, les dirigeants occidentaux se sont une fois de plus réunis dans le cadre d’un sommet du G7. L’occasion parfaite pour discuter et échanger au sujet de notre avenir commun. À lire le communiqué final publié, les dirigeants semblent avoir les choses en main. Avec l’annonce d’un soutien pour l’Ukraine, d’une volonté de désarmement et d’une transition vers une économie verte, une impression de prise en charge peut effectivement émerger.1 Cependant, quelques éléments critiques semblent être à prendre en considération avant de se considérer sauvé.e.s. 

Bien sûr, des problèmes au niveau du caractère contraignant des engagements pris par le G7 sont à soulever. En effet, les orientations annoncées n’ont en réalité aucune force obligatoire. La probabilité que les volontés soient réellement mises en œuvre semble donc assez faible. Toutefois, un autre élément d’analyse est à apprécier. 

Selon les propos de Madame Fernandez, la rhétorique actuelle des dominants est un exemple flagrant de cette autre forme de climato scepticisme souvent balayée sous le tapis. Le contenu du communiqué final du G7 concernant la transition vers une économie verte serait en réalité une forme de négationnisme climatique. De fait, selon Madame Fernandez, le phénomène climatosceptique est souvent associé à un déni des preuves scientifiques qui existent à l’égard des changements climatiques. Cependant, en réalité, la volonté de transformer l’économie dans une optique de transition écologique sans prendre en compte les relations de pouvoir que prône le capitalisme est également une forme de déni.

À titre d’exemple, on pourrait penser à l’intention du G7 de se diriger vers l’extraction de ressources dites « propres », sans pour autant s’éloigner d’une logique d’extractivisme et de néo-colonialisme.2  Sur un autre thème, la volonté du G7 de tendre vers une économie circulaire3 participe également à une forme de déni puisque peu réaliste dans un contexte de consommation capitaliste.4 

En d’autres mots, bien qu’ils disent vouloir mettre en œuvre des actions concrètes pour la transition écologique, nos dirigeants prennent bien soin de ne pas remettre en question le cœur du problème. 

  1. The white house. (2023, 20 mai) Hiroshima Leader’s communiqué [Communiqué]. https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/05/20/g7-hiroshima-leaders-communique/ []
  2. The white house. (2023, 20 mai) Hiroshima Leader’s communiqué [Communiqué]. https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/05/20/g7-hiroshima-leaders-communique/ au para 19 []
  3. Ibid. []
  4. Bihr, A. (2023, 21 mai) Transition écologique et économie immatérielle, capes vertes du capitalisme. Le journal des Alternatives. https://alter.quebec/transition-ecologique-et-economie-immaterielle-capes-vertes-du-capitalisme/  []