Le déséquilibre social

Les passeports vaccinaux qui sont actuellement imposés par les provinces canadiennes et par d’autres juridictions dans le monde sont illégaux, immoraux et dangereux. Ils sont au centre d’un déséquilibre social qui fait en ce moment émergence au Canada. Dans la Province de Québec, l’application du passeport vaccinal n’a cessé de croître depuis septembre 2021. À l’heure actuelle, une personne qui n’est pas en mesure de présenter un code QR (démontrant électroniquement son inscription au registre de vaccination) ainsi qu’une pièce d’identité avec photo assortie, ne peut pas mettre les pieds dans la grande majorité des établissements de la vie ordinaire : restaurants, établissements sportifs, visites à l’hôpital, magasins de plus de 1 500 mètres carrés, société des alcools, société du cannabis, bars, etc. La liste est si longue que la meilleure façon de résumer la situation est la suivante : sans le passeport vaccinal, seuls les marchés d’alimentation et les pharmacies sont accessibles, une ségrégation répugnant.

La mise en place de cette mesure par le gouvernement du premier ministre François Legault (de la Coalition Avenir Québec) en réaction à la crise du coronavirus restera une page sombre de l’histoire du Québec.

La politique du passeport vaccinal telle qu’elle est appliquée dans la Province de Québec est d’abord tout à fait illégale (et anticonstitutionnelle) en vertu des lois canadiennes et québécoises qui régissent le secret des actes médicaux. Plus particulièrement en raison de la Charte canadienne des droits et libertés, de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, de la Loi canadienne sur la santé, de la Loi québécoise sur les services de santé et les services sociaux, du Code des professions du Québec et de la Loi québécoise sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Toutes ces dispositions législatives protègent la confidentialité du dossier médical, laquelle relève du droit fondamental à la vie privée.

Forcer toute la population à montrer un code QR et une pièce d’identité dans l’immense majorité des commerces et des établissements publics dans une juridiction est aussi une mesure immorale. Le fait d’imposer de cette façon détournée, les vaccins anti-Covid à ARN messager vendus à gros prix (aux frais des contribuables) par les multinationales Pfizer er Moderna, dont certaines pratiques commerciales dans le passé ont été douteuses, constitue l’injection sous la contrainte dans le corps humain d’un corps étranger sans le consentement libre et éclairé de la personne. En plus d’être confidentiels, les actes médicaux doivent être consentis. Diviser une population entre citoyens libres et non-libres de circulation comme en résulte l’application du passeport vaccinal est certainement une action gouvernementale mesquine. Mais, elle apparaît maintenant de plus en plus comme dangereuse pour la démocratie et la paix sociale.

Après que toutes les provinces canadiennes aient imposé le passeport vaccinal sur leurs territoires, le gouvernement fédéral du premier ministre Justin Trudeau (du Parti Libéral du Canada) a annoncé, début 2022, la mise en place l’obligation de présenter une preuve de vaccination aux camionneurs entrant au Canada. Les camionneurs canadiens ne détenant pas une telle preuve se verraient imposer une quarantaine de quatorze jours à leur retour. La décision a provoqué une impressionnante manifestation à Ottawa. Des milliers de camions et des centaines de milliers de manifestants se sont donnés rendez-vous devant le Parlement canadien le 29 janvier. Cette manifestation s’est transformée après quelques jours en un siège du centre-ville. Un siège semblable est présentement sur le point de se former devant le Parlement de Québec. Bien que ces manifestations soient pour le moment relativement pacifiques, la colère et le sentiment d’exclusion ressentis par une partie importante de la population canadienne constituent une bombe à retardement.

Dans les circonstances, le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux doivent entendre honnêtement les revendications exprimées par ces démonstrations citoyennes. Durant leurs déplacements en direction d’Ottawa et de Québec, les camions ont d’ailleurs été applaudis par des milliers de Canadiens le long des routes. Il est impératif que le Canada abolisse son obligation vaccinale pour les camionneurs, il est urgent que les gouvernements provinciaux annulent leurs programmes de passeport vaccinaux, sans attendre.