Mexique : « tout changer pour que tout reste pareil »

 

José Luis Ríos Vera, Extraits d’un texte paru dans Rebelion, 13 septembre 2018

Depuis la campagne présidentielle, le président – élu Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) promeut la « réconciliation nationale », ce qui semble bien reçu par le bloc oligarchique et les classes dominantes.

Le nouveau pacte social soulevé par le gouvernement élu pour la période 2018-2024, implique des alliances de classe impliquant des concessions importantes et des compromis avec les classes dirigeantes. Pour le nouveau gouvernement, jusqu’à aujourd’hui, le financement du développement et de la justice sociale est subordonnée aux principes définis par l’hégémonie néolibérale : stabilité macroéconomique, équilibre budgétaire, prédominance financière. Comme AMLO l’a dit dans sa lettre aux investisseurs, l’investissement public vise à stimuler le secteur privé (local-transnational) qui reste le « moteur économique » du pays.

Le principal objectif des classes dirigeantes pour la prochaine période de gouvernement est de sauvegarder la forme prédominante d’accumulation dans le capitalisme mexicain dépendant. L’oligarchie s’oppose aux modifications qui pourraient perturber les principaux cycles, structures et politiques économiques qui établissent et dynamisent cette forme d’accumulation. Elle se dit rassurée des messages qui viennent notamment d’un des principaux adjoints d’AMLO, Alfonso Romo, à l’effet que le nouveau Mexique sera construit « main dans la main avec l’investissement privé ».

Entretemps, les voix de l’oligarchie mexicaine, les entrepreneurs privés, les grandes entreprises (locales et étrangères), des représentants du secteur privé, les banques et fonds d’investissement internationaux, exercent des pressions : « le Mexique ne peut pas réinventer tous les six ans »; « Un équilibre entre continuité et changement est nécessaire »; « La nouvelle administration doit s’occuper de la réforme énergétique »; « Sans l’ALENA, la note de la dette mexicaine diminuera »; Le nouvel aéroport « est à la tête de la logistique des 50 prochaines années »; etc., etc. On prône ainsi la « stabilité macroéconomique et des finances publiques », l’équilibre budgétaire, la continuité de l’autonomie de la politique monétaire, taux de change flexible, la diminution de la dette, l’annulation des programmes sociaux ou, le cas échéant réévaluation de la « faisabilité technique » qui avaient été mises au programme d’AMLO.

Parallèlement, les dominants font campagne pour l’ALÉNA, le renforcement des centres de production à l’exportation axés sur les chaînes de valeur de « l’Amérique du Nord », le rejet des demandes américaines et canadiennes concernant les conditions de salaire et d’embauche au Mexique, la continuité de la construction du nouvel aéroport international de Mexico, la modernisation du réseau ferroviaire, des ports, des aéroports et des routes, la « flexibilisation du travail » (sous-traitance et externalisation), une réforme fiscale réduction des charges sociales, TVA sur les aliments et les médicaments; diminution de l’impôt sur le revenu), la réforme de l’éducation (promotion des universités privées, privatisation), etc.

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