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L’OMC doit accepter de mettre la santé devant les profits

Webinaire international organisé par Dialogue Global en coopération avec Global Tapestry of Alternatives, le 2 mars 2021 – 12 h (midi) – heure de Montréal.

La discussion sera présidée par Edgardo Lander (Venezuela) avec la participation de

  • Fatima Hassan (Health Justice Initiative en Afrique du Sud);
  • Vittorio Agnoletto (Right 2 Care : No profit – Campagne européenne contre la pandémie);
  • Amir Khadir (médecin spécialisé en maladies infectieuses et ancien membre de l’Assemblée nationale du Québec représentant Québec solidaire).
  • À confirmer des spécialistes provenant de l’Inde et du Brésil, notamment du Médecins sans frontière
  • avec traduction simultanée en FR – EN – ES
  • pour s’inscrire, cliquez ici

 

Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), plus de 10 % de la population mondiale a contracté le COVID-19, et de ce nombre, 2,4 millions sont déjà décédés. Maintenant que les vaccins sont offerts sur le «marché», pouvons-nous avoir de l’espoir? Plus de 90 % des vaccins ont été absorbés par l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale, le Japon et l’Australie. Même dans ces régions, les communautés pauvres, les migrants et les minorités sont laissés en marge. Dans le monde entier, les États tentent d’acheter et de stocker les vaccins. L’un des plus importants fournisseurs, Pfizer, s’attend à des revenus de plus de 15 milliards de dollars pour 2021. Le coût de cette «approche de marché» de la crise du COVID est énorme. Une des principales revues médicales, The Lancet, a déclaré que «les nouveaux vaccins n’auront guère de sens pour les individus du monde entier s’ils sont incapables de se faire vacciner en temps opportun».

Une solution évidente et relativement rapide serait de libérer les brevets et de permettre à des pays comme l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et d’autres, de produire massivement des équivalents génériques. Les grandes entreprises pharmaceutiques — le Big Pharma — sont fermement opposées à ce qu’elles perçoivent comme une violation de leurs «droits de propriété». Les multinationales sont soutenues par les États-Unis, le Canada et l’Union européenne, conformément aux «règles» imposées au commerce mondial, y compris l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC, en anglais, Agreement on Trade-Related Aspects of Intellectual Property Rights : TRIPS), tels défini par l’OMC. Même avant la pandémie, les règles de TRIPS ont été critiquées vu les dommages qu’elles ont infligés à de nombreux pays.

Que faire?

Les vaccins ne sont pas des «marchandises» qu’on peut acheter ou vendre à ceux qui en ont les moyens, sachant que l’aggravation de la pandémie dans une région affectera inévitablement tout le monde. L’immunité de certaines régions n’empêchera pas la maladie de progresser. Actuellement, de nombreux réseaux et organisations ont lancé des campagnes pour sécuriser les vaccins anti-COVID gratuits et universels pour tous, notamment (par ordre alphabétique), Amnesty International, Campagne Buko-Pharma, Global Justice Now, European Citizen’s Initiative, Médecins sans frontière, People’s Health Mouvement, Vaccin du peuple, Public Citizen, Internationale des Services publics, Oxfam, Third World Network. (cette liste n’est pas exhaustive).

Dans les années 1990, une campagne internationale dirigée par le Treatment Action Campaign (TAC) d’Afrique du Sud a obligé l’OMC à la libération des «droits de propriété» sur les programmes de traitement du VIH-SIDA. Les soins sont devenus accessibles à des millions de pauvres dans le monde grâce à une production massive de médicaments génériques à une fraction du coût.

Le Conseil général de l’OMC se réunit les 1er et 2 mars. Au lieu d’une politique pour faire face à la crise du COVID, l’OMC propose, avec l’assentiment du G7, d’augmenter les fonds destinés à aider les pays les plus pauvres (l’initiative dite COVAX qui promet de couvrir environ 20 % des besoins dans le sud global). En réalité, cette «solution» n’en est pas une. Elle garantit d’énormes profits pour le Big Pharma (qui a bénéficié d’énormes financements publics pour leurs recherches), sans couvrir le coût de la vaccination universelle ni les niveaux de production qui sont requis. Une option plus concrète, légale et juste, consiste à permettre à tous les pays de choisir de ne pas octroyer ni d’appliquer de brevets et autres droits de propriété intellectuelle liés aux médicaments, vaccins, diagnostics et technologies relatifs à la COVID-19 pendant toute la durée de la pandémie, jusqu’à ce que l’immunité collective mondiale soit atteinte. .

L’Inde et l’Afrique du Sud ont présenté une proposition à l’OMC pour obtenir une dérogation aux dispositions de l’Accord TRIPS en ce qui concerne le confinement, la prévention et le traitement du COVID-19. Cette proposition est désormais coparrainée par l’Afrique du Sud, la Bolivie, l’Égypte, l’Eswatini, l’Inde, le Kenya, le Mozambique, la Mongolie, le Pakistan, le Venezuela et le Zimbabwe. De plus, elle a été approuvée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’ONUSIDA.

Dans cette discussion, nous analyserons méticuleusement les barrières systémiques imposées par les puissants États capitalistes et par l’OMC. Nous verrons comment les organisations populaires organisent plusieurs campagnes, et nous discuterons comment, nous pouvons affronter cette immense bataille, pour imposer la vie sur les profits, en forçant le BG Pharma à reculer.

Pour informations et inscription : https://globaldialogue.online/fr/