Pour le respect des droits humains au Pérou !

Le 7 décembre dernier, l’ancien président Pedro Castillo a été destitué de ses fonctions suite à sa tentative de dissoudre temporairement le Congrès et d’établir un gouvernement d’urgence. Peu après sa destitution, l’ancienne vice-présidente Dina Boluarte a prêté serment en tant que nouvelle présidente. Cependant, sous sa présidence, Boluarte a établi des alliances avec des représentants de partis politiques ultraconservateurs, ce qui a déclenché des mouvements citoyens qui se sont rapidement amplifiés. Face à ces mouvements, le gouvernement Boluarte a répondu par la répression militaire, la violence meurtrière et la violation des droits humains fondamentaux.

Au lendemain de la rencontre de discussion et de solidarité avec le peuple péruvien organisée par le Collectif Solidarité Québec-Pérou, il importe de poursuivre la réflexion afin de se conscientiser collectivement à la crise politique qui secoue le pays, plus particulièrement en ce qui a trait à la répression du régime Boluarte.

Le collectif Solidarité Québec-Pérou a été mis en place en janvier dernier. Le groupe n’est affilié à aucun parti politique et axe ses revendications autour de la défense des droits humains au Pérou. Depuis sa création, le CSQP se mobilise via l’organisation de manifestations et d’évènements afin de mettre de la pression pour que la situation s’améliore et que le respect des droits humains soit assuré pour les péruvien.ne.s.

En outre, Amnistie internationale a récemment rencontré la présidente Dina Boluarte pour lui présenter les premières conclusions de l’enquête que l’organisation mène sur le terrain et recommander à son gouvernement, à toutes les entités de l’État et à la communauté internationale une série de mesures devant être mises en œuvre immédiatement, dans une démarche antiraciste :

Recommandations préliminaires d’Amnistie Internationale

  1. Un changement de stratégie dans la gestion des manifestations est urgent. Les autorités de l’État doivent mettre fin à l’emploi de la force meurtrière pour disperser les manifestations et éviter l’utilisation d’armes potentiellement létales, comme les plombs. Le gaz lacrymogène et autres armes à létalité réduite doivent être utilisés de manière adéquate et proportionnée.
  2. Le parquet doit faire progresser de toute urgence l’enquête sur les responsables présumés de violations des droits humains, y compris au plus haut niveau, notamment en menant les investigations requises dans les meilleurs délais et de manière exhaustive, et en veillant à ce que les services du parquet qui sont spécialisés dans les droits humains disposent des ressources et du personnel nécessaires. Des conditions de sécurité adéquates doivent par ailleurs être garanties aux victimes et aux témoins.
  3. Les autorités, en particulier la présidente du Pérou, doivent agir en urgence pour mettre fin à la stigmatisation des personnes qui manifestent. De même, toutes les branches du pouvoir doivent prendre les mesures qui s’imposent pour éradiquer les discriminations raciales systémiques.
  4. Les autorités doivent apporter d’urgence un soutien aux familles des personnes décédées et blessées. Le soutien psychologique, économique et professionnel aux victimes, ainsi que des réparations, doivent être une priorité.
  5. La communauté internationale et les mécanismes de protection des droits humains doivent prendre toutes les mesures nécessaires en urgence afin de garantir que les autorités péruviennes cessent leurs opérations répressives et rendent des comptes.

« La grave crise des droits humains que traverse le Pérou a été alimentée par la stigmatisation, la criminalisation et le racisme à l’encontre de membres de peuples autochtones et de communautés paysannes qui, aujourd’hui, descendent dans la rue en exerçant leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et qui ont été violemment sanctionnés en réponse. Les attaques généralisées contre la population ont des conséquences en termes de responsabilités pénales individuelles parmi les représentants de l’État, y compris au plus haut niveau, pour leurs actions et leur réticence à mettre fin à la répression », a déclaré Erika Guevara Rosas [Directrice pour les Amériques d’Amnistie internationale] .

« Nous réitérons notre appel à la présidente par intérim, Dina Boluarte, et aux autres représentants de l’État pour : qu’ils mettent fin à la répression ; qu’ils répondent aux demandes légitimes des manifestants ; et qu’ils s’assurent que l’État s’acquitte de son obligation d’enquêter sur toutes les violations des droits humains commises par les forces de sécurité, et de traduire en justice les responsables présumés. »

Pétition par le Collectif Solidarité Québec-Pérou 

Par ailleurs, une pétition accessible en ligne a été lancée par le Collectif Solidarité Québec-Pérou afin que le Canada se positionne contre la répression au Pérou, le tout dans l’objectif que la pression internationale augmente et que les massacres et violations aux droits humains cessent.

Cliquez ici pour signer la pétition

Sources:

Amnistie internationale. (février 2023). Pérou. La répression meurtrière de l’État est une nouvelle preuve de mépris envers les populations autochtones et paysannes. En ligne.

Collectif Solidarité Québec-Pérou. (2023). À propos de nous. En ligne.