Michel Warschawski
La loi sur l’État-nation que le Parlement israélien a voté marque un tournant qualitatif en affirmant que l’État d’Israël est l’État des seuls Juifs. Non seulement cela contredit la Déclaration d’indépendance qui était jusqu’à maintenant la constitution de facto de l’État d’Israël et les engagements pris par les fondateurs de l’État auprès des Nations unies afin d’y être accepté comme État membre, mais cela transforme officiellement, constitutionnellement, 20% de ses citoyens en citoyens de seconde zone.
Le fait même que Netanyahou et la Knesset ont mis le concept de « Nation » au cœur de ce tournant constitutionnel met les Palestiniens devant une nouvelle responsabilité, où qu’ils se trouvent.
Comme le dit le député Jamal Zahalka : au concept de nation juive, les Palestiniens doivent réagir en tant que nation palestinienne, pas simplement en tant que citoyens de l’État d’Israël qui sont agressés.
Le défi aujourd’hui est une réponse de la nation palestinienne, où que soient les Palestiniens, parce que la nation palestinienne est une fois de plus dépossédée de sa terre par une simple déclaration du Parlement juif.
C’est l’ensemble de la nation palestinienne qui a été agressée et provoquée, de Nazareth à Gaza, de Hébron à Beyrouth, de Jaffa à Détroit, musulmans, chrétiens, Druzes, Arméniens, Caucasiens.
Chaque Palestinien est concerné par la loi sur la Nation, où qu’il vive, quelle que soit sa communauté.
Le député Zahalka appelle à une grève générale coordonnée de la nation palestinienne dans le monde entier, ce qui doit être la réponse palestinienne à la fausse revendication par la Knesset que cette terre est la patrie des Juifs et seulement eux. Il est temps d’unir toutes les énergies de la nation palestinienne pour transformer cet appel en une action puissante. Les amis de la nation palestinienne dans le monde entier, y compris dans la société israélienne, doivent exprimer leur solidarité inconditionnelle avec cet appel et cette action.