Haïti : revue de presse : semaine du 19 au 26 avril 2021

Maccénat André, 28 avril 2021

 

Insécurités et violences

L’insécurité, l’une des manifestations de la crise multiforme continue de faire rage dans la société haïtienne. Après la semaine mouvementée du 12 au 18 avril dernier, le media en ligne Vant Bèt Info a fait d’au moins de 3 cas d’enlèvement à Port-au-Prince le mercredi 22 avril 2021, or deux jours au paravent, deux employés de la Cours Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratifs (CSCCA) dans la zone de la Martissant le 20 avril 2021 au moment même du déploiement de quelques agents de la Police Nationale qui a provoqué la colère des armés de la zone. La police a du repliée laissant le champ libre à l’action des gangs. Plusieurs personnes auraient été enlevées ce jour-là.

Dans le contexte de séquestration de plusieurs de ses membres, l’Église Catholique romaine a encore observé un arrêt de travail du mercredi 21 au vendredi 23 avril. A noter que trois des 10 religieux enlevés ont été libérés cette semaine, selon des rumeurs persistantes, en échange de la libération d’un membre du gang « 400 mawozo » nommé Germine Joly (alias Yonyon) qui était emprisonné pour crimes. Et le juge d’instruction en charge du dossier de Yonyon a sur le coup remis sa démission.

À la fin de la semaine, trois personnes ont été encore kidnappées dans la zone métropolitaine pendant le weekend du 24-25 avril 202 selon Le Nouvelliste. Parmi ces victimes se trouve une professeure de la Faculté de Médecine et Pharmacie de l’Université d’État d’Haïti, un propriétaire de pompe à essence et un coordonnateur du Conseil d’Administration de la Section Communale d’une section communale de la commune de Petit-Goâve. Ce qui a conduit au blocage de la route nationale numéro 2, bloquant ainsi l’accès à trois département Grand Anse, Sud et Nippes.

Référendum illégal et résistances

Dans un article du Nouvelliste du 23 avril passé intitulé « Le pouvoir fermé de Jovenel Moïse : une domination vorace », Jean Robert Saget parle de la volonté de Jovenel Moise de démocratiser le pays en revenant à la dictature. Il parle aussi d’un référendum taillé sur mesure, c’est-à-dire fait selon le vœu de cet apprenti dictateur (Jovenel Moise). De son côté, la constitutionaliste Mirlande H. Manigat, a fait savoir que  »le référendum n’est pas juridiquement acceptable ». Jovenel obstine même si son parti, à travers la voix de son président Liné Balthazar, a fait savoir que le référendum n’est pas possible en raison de la situation sociale, politique et économique du pays. Selon le président du « Conseil Électoral Provisoire » institué illégalement et unilatéralement par Jovenel Moise, les préparatifs sont déjà en cours, et selon AlterPresse, que le pouvoir de facto envisagerait d’utiliser les fonds du trésor public pour financer ce référendum illégal. L’apprenti dictateur semble être déterminé à enfoncer le pays dans le chaos. Le Core Group se dit aussi inquiet de la situation du pays, et ainsi désapprouve ce projet changement illégal de la constitution tout en exigeant la tenue des élections dans la situation de chaos. Pour plusieurs observateurs, il s’agit d’une position contradictoire.

Économie et société

À une semaine de la fête de l’agriculture et du travail en Haïti, aucune annonce n’a été fait du côté du gouvernement de facto. Mais des rumeurs persistantes font croire que le Jovenel Moise irait inaugurer un barrage Marion, dont la construction a pourtant commencé depuis 4 ans. Du côté des travailleurs et des travailleuses, on s’attend à des manifestations pour dénoncer les mauvaises conditions de travail, l’inflation, l’insécurité et la vie chère.