Tandis que nous célébrons le Jour de la Terre ce lundi 22 avril, la sixième extinction de masse s’accélère. Selon une analyse de chercheurs de l’Université de Stanford qui date de l’automne dernier, le taux actuel d’extinction est 35 fois supérieur à celui d’il y a des millions d’années. Cela signifie que la nature aurait mis 18 000 ans à elle-même avant d’atteindre les résultats de 500 ans d’activité humaine.
Débutant il y a plusieurs décennies, cette « nouvelle » extinction menacerait l’existence d’un million d’espèces. Un grand nombre de mammifères et d’animaux marins sont en voie de disparition, mais ce sont les insectes qui sont en tête de liste avec plus de 40 % d’espèces en déclin.
Contrairement aux cinq vagues de disparitions précédentes, qui sont survenues il y a des millions d’années, celle-ci est causée par l’activité humaine. La destruction des habitats naturels liée à la déforestation et l’agriculture intensive, la pollution, la surexploitation des ressources de la planète et le réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre en sont les principales causes.
La situation se ressent au Québec puisque 37 types d’animaux fauniques sont désignés comme étant menacés et 28 autres sont considérés comme vulnérables. Le ministère de l’Environnement a officiellement désigné plus de 80 espèces de la flore comme étant menacées ou vulnérables.
De graves conséquences sur la biodiversité
Selon Matt Davis de l’Université d’Aarhus au Danemark, l’extinction animale et végétale est beaucoup plus rapide que la norme et l’évolution naturelle n’arrive pas à suivre le rythme. Un nombre excessif de mammifères auront disparu dans moins de 50 ans et cela pourrait prendre jusqu’à 5 millions d’années de diversification normale de ces animaux pour atteindre le niveau actuel de biodiversité.
Cette biodiversité ainsi que la nature sont des éléments importants pour la Terre et pour l’Homme. Un chiffre élevé d’extinction de genre différent créerait un vide compliqué à combler dans l’écosystème.
Selon National Geographic, qui se base sur un rapport de 1800 pages de l’ONU, les humains ont besoin de cette richesse naturelle pour se nourrir et pour avoir accès à l’énergie ainsi qu’aux médicaments composés d’ingrédient naturel. Cette biodiversité est essentielle et difficilement remplaçable.
Près de 75 % des cultures de plantes ont besoin d’être pollinisées. Un déclin des insectes, qui est la principale victime de cette sixième vague, aurait un impact néfaste sur l’agriculture.
Un manque de réaction et de couverture
Cette sixième extinction de masse ne semble pas provoqué les réactions nécessaires des différents paliers gouvernementaux de notre planète. Le sujet n’est peu ou pas du tout abordé.
Le terme de « sixième extinction » est contesté par plusieurs, car les chiffres estimés des espèces disparues ne sont pas aussi élevés que lors des périodes précédentes et qu’il se développe dans une époque différente.
En France, le collectif écologique Extinction Rebellion Nancy a revendiqué avoir peint plus 600 écureuils dans les rues de Nancy en une semaine pour rappeler au gouvernement que cette situation est bien existante.
Bien qu’il y ait eu plusieurs articles de médias et plusieurs rapports de différents organismes expliquant la situation au cours des dernières années, la quantité n’est pas assez grande pour mettre à jour la population et pour dénoncer l’inaction de nos dirigeant⸱es. L’intérêt sur les enjeux environnementaux est encore mis en second plan malgré son importance capitale.