Affiche de la coalition "Arms embargo now"
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Emma Soares, correspondante en stage

Les syndicats palestiniens ont appelé les réseaux syndicaux du monde entier à bloquer l’envoi des marchandises d’armes vers Israël. Ces derniers s’efforcent de faire entendre leurs revendications auprès des gouvernements pour arrêter le commerce d’armes employées contre la population civile palestinienne. Un message clair qui reçoit une réponse mondiale. C’est dans ce contexte qu’UNIFOR a adopté une résolution inédite à son congrès, fin août.

Le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, Unifor soutient les travailleuses et les travailleurs palestinien.nes et leurs organisations dans leur appel à bloquer tout transport d’armes destinées à la guerre. Dans une résolution historique passée à leur congrès statutaire à Vancouver il y a un mois, Unifor a confirmé la volonté de ses membres en dénonçant le génocide en cours à Gaza et en se positionnant « en faveur d’un embargo sur les armes ». En plus de ces ratifications, le représentant de près de 300 000 salarié.es s’adresse directement au gouvernement fédéral de Mark Carney et lui demande d’agir afin de concrétiser ces revendications à l’échelle nationale.

Partout dans le monde, les dockers s’unissent contre le commerce d’armement vers Israël. Quelques exemples d’initiatives exemplaires :

  • En Suède, l’Union des dockers suédois entreprend un blocage général des exportations d’armes vers Israël dès janvier 2025. Ils s’opposent fermement à la vente d’armement avec le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
  • En France, les travailleuses et travailleurs affiliés à la CGT du port de Fos-sur-Mer ont bloqué trois conteneurs qui transportent des armes vers Israël. Cette action exprime leur refus d’être « complice des massacres » et empêche le chargement du bateau Contship Era.
  • En Italie, les dockers du port de Gênes prennent le relais de la mobilisation européenne, amorçant un appel à leurs camarades portuaires du continent. Le syndicat Union syndicale di base (USB) vote une grève générale à la suite des bombardements de la « Global Sumud Flotilla », une flotte de bateaux humanitaires qui navigue vers Gaza.
  • En Espagne, les dockers de Barcelone suivent l’appel de blocage et refusent de charger les conteneurs du Contship Era, précédemment bloqués à Marseille « par solidarité avec leurs homologues français ».
  • En Grèce, les employé.es du port de Piraeus s’opposent au déchargement du Ever Golden en juillet 2025, qui transporte des matériaux militaires vers Israël. Ils refusent de toucher à un « cargo meurtrier ».
  • Au Maroc, les syndicats des dockers de Casablanca appellent à boycotter le navire étasunien Maersk, transportant des F-35 vers Israël.

Cette mobilisation unit les syndicats et les dockers des différents ports mondiaux. Ensemble, ils soufflent un air de contestation qui semble se cristalliser contre le marchandage d’armes avec Israël. Chaque syndicat mobilisé appelle son gouvernement à cesser d’exporter et de participer à l’approvisionnement d’armes utilisées à Gaza et dans les territoires occupés.

Le Canada refuse tout permis d’armes vers Gaza depuis janvier 2024, mais reste flou concernant les exportations d’armes vers d’autres destinations en Palestine et en Israël.

En août 2025, une manifestation avait lieu devant le siège de General Dynamics à Repentigny. Une protestation civile qui s’additionne à de nombreuses mobilisations contre le fabricant de munitions qui fait régulièrement affaire avec Israël. En août 2024, la compagnie est déclarée comme « contractant principal » d’une expédition de 50 000 cartouches de mortier explosif en direction de la zone de conflit. On compte environ 18 millions de dollars d’armes incluant bombes, roquettes et missiles envoyées depuis le Canada au cours de la même année.

Malgré ses efforts pour cesser le commerce d’armement à destination de Gaza, des compagnies aériennes canadiennes, dont Air Canada et Air Transat, collaborent toujours à l’exportation d’armes vers le conflit.

Affiche de la coalition « Arms embargo now »

Une coalition Embargo sur les armes maintenant fut mise sur pied à la faveur de la poursuite de livraisons d’armes en provenance du Canada en 2024. Elle fut mise en place par huit organisations de solidarité avec la Palestine, dont Labour4Palestine (Travailleuses et travailleurs pour la Palestine) et Labour Against Arms Trade. Elle appelle à marcher sur Ottawa jeudi 19 septembre, Rendez-vous au Musée canadien de l’histoire à 18h.