Haïti : halte aux pressions impérialistes

 

Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’Occupation d’Haïti (REHMONCO)

 

Encore une fois, l’impérialisme réclame ouvertement la fin des luttes populaires en Haïti. Rien d’étonnant à cela. Dès que le peuple se met en branle pour réclamer justice, pour demander des changements et des services qui lui sont dus, pour dénoncer la corruption, la répression, on voit les pays impérialistes, particulièrement les États-Unis, s’ériger en donneurs de leçons.

L’ambassadeur étatsunien clame que seulement les élections sont porteuses de changements. Mais il oublie de dire que le peuple haïtien a déjà participé, en toute bonne foi, à plusieurs élections qui n’ont apporté aucun changement.

Il passe sous silence le fait que la politique impérialiste de son pays a déjà non seulement fomenté deux coups d’État, mais imposé frauduleusement également des gouvernements illégitimes (comme ceux de Martelly et de Moise) et une politique néolibérale responsable de la destruction de l’économie nationale.

Il ne pipe mot sur le double langage du gouvernement Trump, qui exige d’une part des changements par des élections pour des pays comme Haïti, mais qui, d’autre part, réclame des changements de régime par la force dans des pays comme l’Iran et le Venezuela.

À ce moment historique de sa lutte d’émancipation et, surtout, à ce stade de développement de sa conscience politique, le peuple haïtien a certainement compris qu’il n’a aucune leçon à recevoir de ces puissances impérialistes. Il sait que ces dernières sont l’alliée inconditionnelle de l’oligarchie.

Il est conscient que l’exploitation qu’il subit, que la dilapidation de la richesse de son pays, que la répression et les massacres dont il est victime, que la misère abjecte qui l’empêche de vivre font partie du même système voulu, entretenu, reproduit par l’oligarchie et l’impérialisme.

Le peuple sait aussi que ceux qui prêchent, au nom de la stabilité, le retour vers le passé duvaliériste, que ceux qui souhaitent encore la paix de cimetière, en installant au pouvoir le rejeton de Baby Doc, Nicolas Duvalier, que ceux-là même (comme Jovenel Moise) qui continuent de voir dans les manifestations populaires l’expression de la barbarie; que tous ces gens font partie d’une même clique, défendent les mêmes intérêts, perçoivent le peuple comme des sous-hommes, dépourvus d’humanité.

Mais si le peuple est conscient des jeux de ses ennemis, il connait aussi maintenant ses droits. Il sait qu’il peut, comme tous les peuples, rejeter ce système social d’apartheid, construit sur l’injustice, l’exclusion et lutter pour la construction d’une société plus juste.

Il est conscient que la mobilisation actuelle s’inscrit dans une dynamique de transformation sociale.

Il comprend que les élections à répétition, sous l’égide de l’impérialisme et l’oligarchie, ne peuvent apporter aucune solution à cette profonde crise, dont il est la principale victime.

Il sait que sa lutte sera longue et ardue, mais il est profondément conscient que l’avenir de son pays dépend uniquement de cette lutte. C’est une responsabilité historique qu’il assume ouvertement, héroïquement, face à la mort et aux multiples souffrances.

Aujourd’hui, alors que l’électoralisme est érigé en dogme par l’impérialisme, alors que les déclarations de l’ambassadeur étatsunien et celles du Core Group laissent entrevoir un mépris et des sentiments racistes vis-à-vis du peuple haïtien, ce dernier est parfaitement conscient que c’est  cette structure sociale qui est le principal enjeu, celui qui condamne les paysans et paysannes, les habitants des bidonvilles à vivre dans la misère la plus abjecte. Aucun pouvoir, aucun argument, aucune idéologie ne peuvent justifier l’existence d’un tel système.

C’est pourquoi, nous soutenons sans réserve, la lutte des classes populaires haïtiennes pour le renversement de ce système social d’apartheid.  Notre avenir en tant que peuple, en tant que nation en dépend!

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