Canada : déblocage partiel sur la question palestinienne au NPD

Voix juives indépendantes Canada (VJI Canada) applaudit
les membres du Nouveau Parti démocratique (NPD) qui ont voté par une
écrasante majorité à l’occasion du congrès du parti, samedi, en faveur
d’une résolution demandant la fin de l’occupation israélienne des
territoires palestiniens.

11 avril, 2021 La résolution (désignée comme « résolution
04-10-20 ») mène également le NPD à adopter pour politique officielle de
cesser tout commerce et toute coopération économique avec les colonies
illégales en Israël-Palestine, et à suspendre tout commerce bilatéral
d’armes avec Israël. La résolution a été soutenue par VJI ainsi que
par un grand nombre de député·e·s du NPD, d’organisations religieuses, de groupes communautaires et de syndicats.

«  Cette résolution arrive à un tournant critique où le Canada doit se doter
d’une vision claire pour promouvoir la paix et la justice au
Moyen-Orient 
 », explique le coordonnateur national de VJI, Corey Balsam.
«  Un mois après la plus récente élection en Israël et un nouveau glissement
vers un gouvernement d’extrême droite à la Knesset, on ne voit pas la fin
de l’occupation illégale des territoires palestiniens par Israël. Compte
tenu de cette impasse, la communauté internationale doit se montrer à la
hauteur de la situation et redoubler d’efforts pour soutenir les droits de
la personne du peuple palestinien. Cette résolution est un pas dans la
bonne direction et contribuera à tenir enfin Israël responsable de
plusieurs décennies de violations toujours impunies
. »

L’adoption de cette résolution est l’une des positions les plus
progressistes jamais adoptées par un parti politique au Canada. De récents
sondages d’opinion <https://www.ijvcanada.org/survey2020/> indiquent que la
majorité des Canadiens et Canadiennes veulent que leur pays soutienne
davantage les droits de la personne du peuple palestinien. Cette position
est particulièrement forte parmi les membres du NPD. Le fait que cette
résolution ait reçu un appui aussi massif devrait envoyer un message clair
à tous les partis qu’il est temps d’adopter des politiques plus vigoureuses
pour rendre Israël responsable de ses violations du droit international.

VJI est néanmoins déçue que la résolution s’opposant à la définition
profondément erronée de l’antisémitisme mise de l’avant par l’Alliance
internationale pour la mémoire de l’Holocauste <http://www.noihra.ca/>
(IHRA), soit la résolution « 04-11-20 », n’ait pas été débattue en dépit du
fait que les délégué·e·s lui avaient donné un ordre de priorité important.
VJI avait également soutenu cette résolution, tout comme 45 associations de
circonscription. Celle-ci aurait amené le NPD à prendre des mesures
vigoureuses pour combattre l’antisémitisme, tout en rejetant l’amalgame
qu’opère la définition de l’IHRA entre l’antisémitisme et les contestations
légitimes d’Israël et du sionisme.

« La définition de l’antisémitisme utilisée par l’IHRA mentionne Israël
dans sept de ses onze exemples, mais ne mentionne pas une seule fois le
suprémacisme blanc. Ce simple fait devrait suffire à soulever des doutes
sur cette définition 
 », indique Sam Hersh, un délégué au congrès du NPD et
membre de VJI. «  L’adoption de cette résolution aurait été un geste
important pour refléter les valeurs antiracistes du parti.
 »

VJI est engagée depuis plusieurs années dans une vaste campagne pour mettre
en échec la définition de l’IHRA, car il est nécessaire de protéger les
espaces de débat et d’activisme qui concernent les droits de la personne du
peuple palestinien. À cet égard, la résolution sur la Palestine est
exactement ce dont nous avons besoin : une politique humaine et
compatissante qui découle du militantisme antiraciste et de la solidarité
internationale de la base.

« Que la résolution sur l’IHRA soit adoptée ou non, le fait qu’elle ait
reçu un appui aussi large au sein du parti devrait envoyer un message clair
au leader du NPD, Jagmeet Singh », explique Corey Balsam. « Dans le passé,
Singh a signifié son appui à la définition de l’IHRA, mais ça ne correspond
tout simplement pas à la volonté des membres de son propre parti. 
 »

La définition controversée de l’IHRA a jusqu’ici été adoptée dans le cadre
de la stratégie de lutte contre le racisme du gouvernement fédéral, par
plusieurs municipalités de banlieue de l’Ontario et du Québec, et par
décret antidémocratique en Ontario en octobre 2020. Les conseils municipaux
de Vancouver, Calgary et Montréal l’ont tous rejetée.

«  L’adoption de la résolution sur la Palestine était un important premier
pas », poursuit Sam Hersh. « Le NPD devra pousser davantage dans les
prochains mois et les prochaines années, et il est permis de l’espérer
également de tous les autres partis, pour garantir que le peuple de
Palestine reçoive la justice et la dignité qu’il mérite
. »