La Ligue des droits et libertés fête son 60e anniversaire cette année. Comme organisation de défense et de promotion des droits et libertés, la Ligue agit comme contre-pouvoir aux différents paliers de gouvernement concernant les abus de pouvoir et les violations des droits humains.
Bien qu’elle concentre l’essentiel de son attention sur le contexte national, le travail de la Ligue a également une dimension internationale. Les droits humains sont universels et indissociables. Qu’on soit en Ukraine, en Palestine, en Afrique du Sud ou ailleurs dans le monde, les luttes militantes pour le respect des droits fondamentaux de la personne se ressemblent et s’entremêlent. Au prisme des quatre dimensions du travail international de la Ligue des droits et libertés, il est alors possible d’en apprendre davantage sur l’état du projet de respect, de protection et de mise en œuvre des droits humains dans le monde.
Représentation auprès des institutions internationales de droits humains
Par ses représentations devant les différents comités conventionnels de droits humains des Nations unies et les autres institutions internationales, la Ligue a diffusé ses constats sur la situation de ces droits au Canada. Elle a débuté en 1993 en présentant son premier rapport alternatif du gouvernement canadien sur la situation des droits socioéconomiques auprès du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies.
Elle a depuis renouvelé l’exercice à plusieurs reprises. Elle a fait de même en 2005 devant le Comité des droits de l’homme pour présenter la situation des droits civils et politiques au pays; et une fois de plus auprès du Comité contre la torture. La Ligue a également déposé des mémoires aux différentes instances de l’ONU chargées de faire l’examen périodique universel pour attirer leur attention sur certains enjeux de droits humains au Canada afin de mettre de la pression sur le gouvernement pour y remédier.
En 2010, elle a porté son action devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme pour y dénoncer plusieurs violations de droits qu’elle avait observées dans le cadre du Sommet du G20. Par son action devant ces instances internationales, la Ligue met les projecteurs sur des situations graves de violations des droits humains qui seraient autrement ignorées par la communauté internationale.
Évènements internationaux sur les droits humains
La Ligue a commencé à organiser des évènements internationaux dès 1982, avec l’organisation du colloque international Rompre le silence en lien avec le congrès de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). À ce congrès, la FIDH a commencé à revendiquer un droit de regard sur les situations de violations des droits humains dans les pays répressifs. Par une action de la Ligue des droits et libertés, plusieurs dizaines d’organisations de défense des droits réparties géographiquement ont appelé à rompre le silence en matière de répression des victimes de violations de droits humains.
La Ligue a également participé à la plus importante conférence de droits humains de la fin du XXe siècle qui s’est tenue à Vienne en 1993. À cette conférence ont été consacrés les principes d’interdépendance et d’indivisibilité de tous les droits humains.
En 2001, en parallèle du Sommet des Amériques, la Ligue a participé à l’organisation du Forum des droits humains dans le cadre du Sommet des peuples. À l’initiative des mouvements altermondialistes, féministes et syndicalistes en réponse aux négociations pour une Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) au Sommet des Amériques. La Ligue a permis de soulever des inquiétudes sur des violations de droits humains anticipées dans divers pays d’Amérique par rapport à un tel projet de libéralisation des échanges.