Lula en prison, climat délétère au Brésil

 

 

Finalement, Lula a cédé. Après de longues hésitations, l’ancien président brésilien, visé par un mandat de dépôt lancé à la suite de sa condamnation à 12 ans de prison, a annoncé samedi 7 avril qu’il acceptait d’être écroué. « Je ne suis pas au-dessus des lois », a-t-il dit à ses partisans, réunis au siège du syndicat des métallurgistes, le berceau de sa carrière politique. Il leur a annoncé sa décision de se plier à l’injonction du juge fédéral, qui avait rejeté la requête de ses avocats et lui avait enjoint de se rendre aux forces de police.

Condamné à 12 ans pour corruption dans le scandale du groupe pétrolier Petrobras, l’ancien président conteste depuis toujours les faits. Et dans sa dernière intervention, il a repris ses accusations. Pour lui, toute cette affaire relève d’une machination et son procès est un « crime politique »« Dans quelques jours, la justice prouvera que celui qui a commis un crime, c’est le policier qui m’a accusé, le juge qui m’a condamné. » « On tue un combattant, mais la révolution continue », a-t-il poursuivi.

Lula a estimé que s’il ne pouvait se présenter à l’élection présidentielle d’octobre prochain, alors le « coup d’État », commencé en 2016, selon lui, avec la destitution de Dilma Rousseff, qui lui avait succédé à la présidence, aurait été mené à son terme. Présenté comme favori, Lula considère que les attaques menées contre lui, figure emblématique du PT, le rapprochent encore plus du peuple brésilien. « Il y a très longtemps, j’ai rêvé qu’il était possible pour un métallurgiste sans diplôme universitaire de s’occuper davantage d’éducation que les diplomates et les privilégiés qui gouvernent ce pays. Si c’est ça le crime que j’ai commis, alors je resterai un criminel, car je vais commettre beaucoup, beaucoup d’autres crimes », a-t-il insisté, rappelant les progrès sociaux qui avaient été acquis pendant ses deux mandats présidentiels.

À la suite de ce très long discours politique, qui semble appeler à une vaste contestation populaire, Lula s’est rendu à la police fédérale et a été écroué au pénitencier de Curitiba. Il a passé samedi sa première nuit en prison.

Le climat politique est plus délétère que jamais.

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