Face à la tragédie historique que nous vivons en tant que nation, nous, soussignés, nous nous adressons au pays pour dire que :
1. Au-delà des arguments constitutionnels et juridiques avancés à propos des actions politiques menées dans l’exercice du pouvoir exécutif, ils révèlent la profondeur de la crise politique, économique et sociale et de la fracture nationale que nous subissons, nous les Vénézueliens.
Deux acteurs polarisés sous l’imaginaire du « double pouvoir » prétendent aujourd’hui se disputer la légitimé du pouvoir : deux juges de la Cour suprême, deux parlements, deux procureurs, et maintenant deux présidents s’accusent mutuellement d’« usurpateurs ».
Il ne reste plus que deux armées décident de s’affronter avec les conséquences et les responsabilités que cela pourrait avoir en termes de vies humaines et de destruction du pays.
Nous, nous misons sur l’unité de la nation, son intégrité territoriale et la reconnaissance du pluralisme politique dans la diversité et la coexistence démocratique, comme le stipule clairement le titre I de notre Constitution portant sur les principes fondamentaux.
2. Nous mettons en particulier en garde le gouvernement, mais aussi certains secteurs extrémistes de l’opposition, sur le fait qu’encourager la confrontation, à la recherche d’une mythique « bataille finale » qui ne l’est jamais, signifie jouer avec le feu, avec la vie des gens, au sens propre du terme.
Favoriser le chaos au sein de la République n’aura jamais de bons résultats. Les dangers sont multiples : violence accrue, guerre civile, dissolution de l’État-nation en tant que communauté politique ou possibilité d’une intervention militaire étrangère que nous rejetons fermement de par notre position patriotique.
Il nous semble irresponsable de la part du gouvernement et de la majorité de ceux qui composent l’Assemblée Nationale de ne pas agir pour éviter, par le dialogue et la négociation, et au contraire d’attiser une confrontation dont ils savent qu’elle se solderait à terme par la mort, la destruction et la perte de notre souveraineté et de la dignité comme peuple.
3. La pratique de la rencontre, du dialogue, de la négociation et de l’accord n’a jamais été aussi pertinente que maintenant. Jamais il n’a été aussi nécessaire de respecter les droits démocratiques du peuple.
Les déclarations et les appels rhétoriques ne suffisent pas. Le haut gouvernement est obligé de donner de vrais témoignages de sa disposition à rechercher des accords acceptables par tous, qui contribuent à la réalisation de la coexistence démocratique du pays.
Nous exigeons la restitution immédiate du régime de libertés et de garanties établi par la Constitution, la libération de tous les prisonniers politiques non impliqués dans des crimes contre l’humanité et des violations graves des droits de l’homme, la réhabilitation des organisations politiques et de leurs porte-parole, l’arrêt des intimidations et de la répression massive et sélective des dirigeants des communautés qui manifestent et le respect du plein exercice de leurs droits constitutionnels.
4. Nous reconnaissons et encourageons tous les pays et toutes les organisations multilatérales disposés à faciliter, accompagner et garantir un processus de dialogue et de négociation au Venezuela, telle une solution électorale et pacifique au conflit interne, dans la transparence et avec des garanties.
Nous demandons en particulier la médiation du Secrétaire général de l’ONU, du Parlement latino-américain et des Caraïbes (Parlatino), des présidents de l’Uruguay et du Mexique, ainsi que les bons offices du Pape François et du Vatican. Nous voudrions les remercier publiquement pour leur disponibilité en tant que médiateurs et leur demander de continuer à insister sur cette proposition, qui puisse jouer un rôle fondamental pour faciliter un processus de négociation basé sur le dialogue social au Venezuela et la recherche d’une solution électorale pour éviter la guerre, tout cela en faveur des droits constitutionnels et de la paix.
5. Les Forces armées nationales bolivariennes ont beaucoup à dire et à faire pour prévenir et repousser toute intervention militaire étrangère ; elles doiventt également agir dans le cadre constitutionnel pour éviter une guerre civile qui pourrait faire des milliers de morts, de destructions et signifier la perte de la souveraineté.
Les Forces armées nationales bolivariennes peuvent et doivent jouer un rôle fondamental dans la recherche d’une issue à la crise dans le cadre de la Constitution et de l’exercice de l’autodétermination du peuple vénézuélien par le dialogue et la conciliation, afin d’éviter la guerre et de garantir la souveraineté de la Nation, sans déroger à son engagement à ne pas attaquer son propre peuple.
6. Nous exigeons une trêve immédiate dans le conflit qui s’aggrave depuis le 23 janvier et nous proposons :
a) qu’un contact soit établi dès maintenant entre le haut gouvernement et l’Assemblée nationale
b) que soit convoqué, dans les conditions d’un pacte de gouvernance (comme la désignation d’un Conseil national électoral par consensus d’intérêt national), un référendum consultatif (procédure démocratique et participative prévue par la Constitution et beaucoup plus rapide qu’une élection générale) sous observation large et qualifiée de l’ONU, qui consulte le peuple souverain, sur son accord ou pas pour que soient convoquées des élections générales permettant une re-légitimation des pouvoirs publics.
7. Nous nous sommes constitués en Plate-forme pour le Référendum consultatif, ouverte à tous les défenseurs de la paix, de la souveraineté et des droits sociaux, pour coordonner les efforts visant à convaincre tous les acteurs.
Le référendum consultatif peut être convoqué d’un commun accord, conjointement par le gouvernement et l’Assemblée nationale. Pour notre part, nous lancerons une collecte de signatures, comme le prévoit la Constitution.
8. Nous contacterons tous les partis d’opposition représentés à l’Assemblée nationale pour discuter avec eux de la meilleure voie à suivre.
Nous contacterons le gouvernement, le PSUV et les autres partis du Pôle Patriotique dans le même but.
Nous prendrons également contact avec le peuple vénézuélien.
9. Nous prendrons contact avec divers acteurs internationaux tels que les Nations Unies, l’Union européenne et les gouvernements du Mexique et de l’Uruguay. Nous saluons avec beaucoup d’espoir la Conférence internationale de Montevideo sur la crise au Venezuela, convoquée par les présidents du Mexique et de l’Uruguay, qui doit être soutenue par le Parlement latino-américain et par tous les courants religieux et les forces sociales éprises de paix.
10. Nous proposons la formation d’un vaste mouvement pour la paix et la démocratisation nationale, pour lequel nous contacterons les travailleurs et les syndicats, les mouvements sociaux, les organisations politiques, les groupes d’opinion et les églises et toutes les organisations de la société civile œuvrant pour la paix.
Caracas, 1er février 2019
Premiers signataires :
Enrique Ochoa Antich
Gustavo Márquez Marín – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Gonzalo Gómez – Marea Socialista – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Héctor Navarro – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Manuel Isidro Molina – Coordinateur du Movimiento Popular Alternativo
Juan Barreto Redes- Plataforma Alternativa Bolivariana
Santiago Arconada – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Reinaldo Quijada – UPP89
Edgardo Lander – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Javier Biardeau – Professeur – UCV
Oly Millán Campos – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Héctor Sánchez Redes – Plataforma Alternativa Bolivariana
Ana Elisa Osorio – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Rodrigo Cabezas – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Manuel Sutherland Centro de Investigación y Formación Obrera CIFO
Douglas Aponte Plataforma Popular LXS COMUNES
Juan García – Marea Socialista – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Jaime Torres Redes- Plataforma Alternativa Bolivariana
Alexander Marín – Nuevas Políticas
Luis Mogollón – Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución
Suleika Matamoros – Marea Socialista
José Vielma – Dirigeant Zulia
Horacio Silva Dirigaent pétrolier – Carabobo
Jairo Colmenares – Syndicat du métro de Caracas
William Chávez – Dirigeant Caracas.
Juvenal Pantoja – Redes
Oswaldo Flores UPP89
Luis Lovera – Redes
Ronald Muñoz – Journalise – Ecrivain
Carlos Mejias – Chavismo Bolivariano Carabobo
Wilfredo Rojas – Redes
Cesar Mogollón – Plataforma Alternativa Bolivariana
Reinaldo Garcia – Frente Alternativo Revolucionario
Vladimir Aguilar Castro – Prof. Titulaire de la Faculté des sciences politiques et juridiques de la ULA.
Moisés Durán – Sociologue
Nelin Escalante – Journaliste
Indira Urbaneja Chavismo Bolivariano Nacional
Jehu Coronil Chavismo Bolivariano Miranda
Leticcia Castillo Chavismo Bolivariano Aragua
Mariela Montero Chavismo Bolivariano Aragua
Karen Rodríguez – Bravo Sur
Leidimar Askena Chavismo Bolivariano Aragua
Ana Gutierrez Chavismo Bolivariano Aragua
Luis Ache Dirigeant social Caracas
Fabiola Gonzalez – Redes- DIP. AN
Horacio Silva Dirigeant pétrolier – Carabobo
Jhonny Jiménez Dirigeant pétrolier-Zulia
Bernardo Fernández Dirigeant Wayu Edo Zulia
Wilson Espinoza Dirigeant Indigène Edo Sucre- Parti Evolución
Naudis López Producteur agricole Yaracuy
Numa Rojas Dirigeant social Edo. Monagas
Roinis Griman Dirigeant social Edo. Vargas
Felipe Machado Dirigente Político Edo. Falcón
Genaro Minguez DirigeantsSocial Edo. Bolívar
Reynel Alvarado Centro de Investigación y Formación Obrera CIFO
Darío Calderón – Dirigeant social Táchira
Manuel Brizuela Dirigeant politique Edo. Cojedes
Richard Sánchez – Dirigeant ouvirer Edo. Bolívar
Francesca Pérez Romero – Caracas
Enrique Rey – Ecole de Sociologie-UCV
José Manuel Iglesias – Sociologue
Merwill Millán – Communicateur
María Gabriela Parra – Communicatrice
Fernando Pintos – Communicateur