Cet article en deux parties vise à dresser un portrait de la vision des monnaies alternatives par deux mouvements qui envisagent ces systèmes comme des solutions au néolibéralisme et ses graves conséquences. La 1ère partie du texte est accessible ici.
Dans la première partie de ce texte, nous avons présenté l’historique des monnaies alternatives, puis nous avons présenté les mouvements de la décroissance et de la transition, leur histoire et leurs principales idées. Dans cette 2e partie, nous expliquons quelles sont les visions respectives des deux mouvements sur les systèmes monétaires alternatifs pour ensuite identifier leurs convergences et tensions sur ce sujet. Enfin, nous terminons sur le nécessaire débat qui devrait avoir eu lieu au sein de ces deux mouvements, mais aussi plus généralement dans la société.
La vision des monnaies alternatives par les deux mouvements
Cette section vise à exposer tour à tour les visions respectives des deux mouvements concernant les monnaies alternatives et les principaux écrits sur le sujet.
Les écrits et la vision liés au mouvement de la décroissance
Contrairement au mouvement des villes en transition, qui sera abordé par la suite, on peut émettre un premier constat de pauvreté de la littérature scientifique en rapport avec la décroissance sur la question des monnaies alternatives. Ainsi, Timothée Parrique, dans sa thèse de doctorat consacrée à l’économie politique de la décroissance 1, remarque que ce sujet ne semble pas être une priorité par rapport à d’autres. L’économiste français identifie cependant dans la littérature quatre objectifs à atteindre qui permettraient à une monnaie alternative d’être « favorable à la décroissance » : la démonétisation, la relocalisation de l’économie (par exemple la production), la consommation responsable (des points de vue éthique et écologique) et la souveraineté de valeur. Ce dernier objectif permettant une décentralisation du pouvoir monétaire tout en respectant le principe de subsidiarité, « un principe qui stipule que dans les relations entre les communautés, mais aussi dans la relation de l’individu à toute forme de communauté humaine, la plus petite entité ou institution sociale ou politique doit avoir la priorité (ex, l’individu devrait passer avant la communauté, la communauté avant l’État, l’État avant la fédération, et ainsi de suite 2 ». Ceci rejoint d’ailleurs certains écrits comme ceux de Fare (2016, 2013, 2011) 3, 4, 5 et de Gyumoard (2013) 6.
Début 2023, malgré la faible quantité d’études s’étant intéressées au rôle que peuvent mener les monnaies alternatives dans une perspective de décroissance choisie, il est intéressant de croiser plusieurs auteurs ayant analysé certaines de leurs caractéristiques sous un angle décroissantiste.
Dans une étude publiée en 2013 7, Kristofer Dittmer a examiné des propositions de systèmes monétaires alternatifs dans une perspective de décroissance. Il a choisi quatre systèmes très représentés dans la littérature scientifique anglophone: les systèmes d’échanges locaux (Local Exchange Trading Systems ou LETS en anglais), les banques de temps, les HOURS (ou Ithaca HOURS), la forme de monnaie la plus simple qui circule librement dans une localité sans être soutenue par un cours légal et enfin les monnaies locales convertibles, les systèmes alternatifs les plus récents, mais ont fait l’objet de moins d’études.
Dittmer a utilisé quatre critères liés à la décroissance afin de vérifier la pertinence des systèmes monétaires choisis: le renforcement des communautés, l’avancement des valeurs alternatives dans les échanges économiques, la facilitation des moyens de subsistance alternatifs et l’écolocalisation ou la localisation, pour des raisons écologiques et politiques, des réseaux de production et de consommation 8. Selon ses conclusions, les différents types de monnaies alternatives passés en revue ne sont pas des outils utiles dans une perspective de décroissance et ne peuvent jouer qu’un rôle marginal dans la conduite d’une décroissance intentionnelle. En effet, il émet de sérieux doutes quant à la capacité des systèmes d’échange et de commerces locaux (SEL) à contribuer à une démocratisation de la revente, de la réparation ou du partage de biens produits commercialement, ils sont difficiles à gérer et ne s’adressent qu’à une population limitée, tout en souffrant de la pression sociale pour les adopter. Les monnaies HOURS, sur le modèle d’Ithaca HOURS, en raison de leur petite échelle et du manque de recherche ne semblent pas être une solution viable dans une perspective de décroissance alors qu’elles peuvent faciliter l’achat local. En ce qui concerne les monnaies locales convertibles, Dittmer pense qu’elles sont très fonctionnelles lorsqu’il s’agit de favoriser l’entrepreneuriat local et d’attirer de nouveaux marchés locaux, mais elles souffrent d’un manque de clarté quant à leur potentiel de relocalisation de l’économie, notamment sur la question des chaînes d’approvisionnement. Elles sont également totalement subordonnées à la valeur de la monnaie officielle et ne facilitent pas l’émergence de moyens de subsistance alternatifs. Enfin, une tension existe quant à leur tendance à créer une forme de discrimination géographique.
Pour Alf Hornborg 9, la monnaie à usage général, tel qu’elle existe dans le système capitaliste, ne peut que mener vers des problèmes environnementaux, sociaux et économiques, puisqu’elle implique une forme d’efficacité au sens capitaliste, un encouragement à la recherche de la maximisation des profits. Il propose donc, dans une perspective de décroissance, de remodeler la monnaie afin de la rendre plus en conformité avec une vision non capitaliste de l’efficacité en favorisant les achats locaux, les circuits courts, la frugalité, la résilience écologique et sociale et la sécurité alimentaire, dans une perspective communautaire. Sans entrer dans les détails, les principales recommandations seraient que chaque pays mette en place une monnaie nationale complémentaire sous la forme d’un revenu de base distribué à chaque habitant du pays qui pourrait utiliser ce revenu pour acheter des biens et services dans une zone géographique limitée afin de favoriser les achats locaux. Il conclut que cette forme de monnaie serait beaucoup plus conforme aux aspirations de la doctrine du marché depuis le XVIIIe siècle, avec un réel pouvoir du consommateur via une relocalisation de l’économie et du commerce.
En France, le philosophe français de la décroissance Michel Lepesant décrit un système économique dans lequel un revenu inconditionnel existe aux côtés d’une monnaie locale complémentaire 10. Pour lui, il faut combiner un « espace écologique des revenus » au sein duquel le revenu inconditionnel serait le plancher, avec un « espace écologique des monnaies », dans lequel évolue une monnaie complémentaire. Dans les deux cas, il est bien sûr important d’établir un plafond, tant concernant un revenu maximal acceptable qu’une accumulation de richesse maximale acceptable. De plus, une partie du revenu inconditionnel serait versée sous forme d’une monnaie locale complémentaire et l’autre en services gratuits (NDLA, on peut penser aux transports en commun gratuits par exemple), favorisant ainsi une transformation sociale et écologique.
Pour Richard Douthwaite 11, dans une économie mondiale où la rareté de l’énergie et l’augmentation de son coût auront des impacts très importants sur les communautés, la mise en place de monnaies alternatives indépendantes du système de l’argent-dette est une manière d’adoucir la pente sur laquelle les communautés vont se retrouver de plus en plus. Il note que, en étant créées par leurs utilisateurs, les monnaies locales ou régionales sans dette ont la capacité d’assurer que les communautés ne se retrouvent pas à court de liquidités, limitant ainsi les impacts des problèmes externes. De plus, Douthwaite affirme qu’avec une économie régionale forte et un endettement moindre stimulé par une monnaie locale, les communautés absorberaient plus facilement les chocs extérieurs, notamment ceux liés à la pénurie d’énergie.
Notons enfin qu’il semble y avoir un sérieux désaccord au sein du mouvement de la décroissance concernant la pertinence des cryptomonnaies et des monnaies numériques alternatives. En effet, pour certaines et certains, les monnaies numériques basées sur la technologie des registres distribués (en anglais, « distributed ledger technology » (DLT), si elles sont bien pensées, conçues et combinées avec le mouvement coopératif, peuvent être une solution dans l’émergence d’une planète postcapitaliste en favorisant les coopératives ouvertes et les communs numériques (Manski et Bauwens, 2020) 12. A contrario, d’autres écrits au sein du mouvement de la décroissance ou de la littérature postcapitaliste dénoncent le risque d’un « cryptocolonialisme » avec le déploiement des cryptomonnaies, même à « vocation sociale » (Escobar, 2018) 13 ou par la justification des crises environnementales (climat, perte de biodiversité) pour la perpétuation des inégalités d’investissement et de commerce entre le Nord et le Sud (Howson, 2020) 14.
Les écrits et la vision liés au mouvement des villes en transition
Tout d’abord, il faut noter que le mouvement des villes en transition englobe divers concepts, courants de pensée et discours, incluant souvent le développement durable, l’économie sociale et solidaire, et surtout le discours de la transition écologique. Cette section fait donc ressortir les articles et ouvrages scientifiques qui s’inscrivent dans le cadre du mouvement de la transition de façon globale, afin de mieux repérer les idées, visions et points de vue sur les monnaies alternatives. Il est également important de noter que la littérature scientifique sur les monnaies alternatives dans le cadre du mouvement transition est beaucoup plus importante que celle qui a été présentée dans la section précédente consacrée au mouvement de la décroissance. Cette section de l’article n’a donc pas pour objectif de proposer une revue exhaustive, mais plutôt de dresser un portrait général de la situation à travers les écrits les plus notables.
Dans le livre de Rob Hopkins cité précédemment, on peut lire que la stratégie de relocalisation de production et de la consommation est une composante importante du discours des villes en transition. Pourtant, la création de monnaies alternatives occupe une faible place lors de la parution de l’ouvrage en 2008. Malgré tout, quelques années après, des « monnaies de transition » sont apparues au Royaume-Uni et alors que certaines communautés avaient déjà mis en place des systèmes d’échanges locaux (Ryan-Collins, 2011) 15. Cependant, comme le notent Seyfang et Longhurst (2012, p. 75) ces projets de monnaies alternatives ont surtout été lancés dans une perspective de développement durable, en parallèle à une optique de transition : « Ces monnaies complémentaires sont développées dans le but d’atteindre une série d’objectifs de développement durable inspirés de la « nouvelle économie » 16».
Quels sont les impacts des monnaies alternatives dans une perspective de développement durable et donc dans une vision de transition des économies locales? C’est ce qu’ont cherché à faire Michel et Hudon (2015) 17 en effectuant une revue systématique basée sur 48 études qui s’intéressent aux retombées des monnaies alternatives en termes de dimensions de durabilité sociale, économique et environnementale. Selon les résultats de cette revue systématique, les monnaies alternatives semblent avoir des effets positifs sur l’employabilité, le travail informel et la localisation. En effet, les résultats de Michel et Hudon suggèrent que les monnaies alternatives peuvent avoir des effets positifs pour une partie importante de la population représentée par les groupes les plus marginalisés et démunis, en reconnaissant la valeur de leurs compétences et du travail informel, qui est, selon l’OCDE (2019, p. 156) « une relation d’emploi qui n’est, en droit ou en pratique, pas soumise à la législation nationale du travail, à l’impôt sur le revenu, à la protection sociale ou au droit à certaines prestations d’emploi 18 ». Cependant, les auteurs ne trouvent pas d’effets significatifs sur l’activité économique locale. En outre, en raison de l’absence d’évaluations environnementales pertinentes, il semble également difficile de tirer des conclusions sur les avantages en termes de durabilité environnementale.
Sur le sujet des monnaies alternatives numériques et des cryptomonnaies, il est plus difficile de trouver des écrits poussés ou des publications scientifiques en lien avec le mouvement de la transition. Cependant, on peut trouver plusieurs articles qui suggèrent une vision optimiste de l’apport d’une technologie comme la blockchain. Par exemple, en prenant le cas de l’Eusko au Pays basque, Pinos (2020) 19 montre que, bien qu’il y ait des réticences et des frilosités à adopter une telle technologie encore assez récente, l’acceptation de la technologie blockchain n’est pas exclue. Les freins sont principalement liés à la fiabilité non démontrée, au risque de développer une dépendance technologique, au déficit de transparence et au manque de preuves d’avantages concurrentiels.
Gomez et Demmler (2018) 20 quant à eux, ont analysé les caractéristiques communes des monnaies sociales et des cryptomonnaies. Il apparaît que, malgré des similitudes concernant la décentralisation vis-à-vis des banques centrales, la non-régulation et le faible besoin de fusion, ces deux systèmes présentent de profondes différences quant à leur aspect local vs global et aux risques financiers. De plus, il existe une tendance spéculative inhérente aux cryptomonnaies qui les rend difficilement conciliables avec une vocation sociale au sein du mouvement de transition.
En outre, il semble très difficile d’imaginer que les cryptomonnaies puissent être compatibles avec les écologiques de la transition. En effet, le fonctionnement d’une cryptomonnaie entraîne un coût énergétique exorbitant et sans cesse en augmentation. Selon le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (2022) 21, le bitcoin, par exemple, a consommé 134 térawattheures (tWh) d’électricité en 2021, soit un peu moins du double de la consommation d’électricité en 2019 (Digiconomist, 2022)22. De plus, Stoll et al. (2019) 23 ont montré que la source d’énergie qui alimente le bitcoin est très majoritairement d’origine fossile (charbon), impliquant des émissions annuelles de 22 à 22,9 mégatonnes d’équivalent CO2, ce qui correspond aux émissions de la ville de Kansas City, positionnant le bitcoin entre des pays comme la Jordanie et le Sri Lanka. Tout ceci est sans compter que, la construction des équipements informatiques permettant au cryptomonnaies d’exister nécessite d’extraire des métaux stratégiques et des terres rares, encourageant donc l’extractivisme et venant s’ajouter aux graves problèmes causés par les déchets électroniques.
Convergences et tensions entre les deux mouvements
Indépendamment de la question des monnaies alternatives, il existe des convergences et des tensions entre les deux mouvements qui sont particulièrement claires concernant (a) le degré de radicalité à opposer au système économique dominant et (b) la vision du type de sociétés que nous devrions viser sur de nombreux aspects comme la marchandisation ou la décomodification de certains biens et services, le rapport au travail ou la critique de la technologie.
Il est important de mentionner qu’il n’y a pas de ligne de partage claire entre les idées du mouvement de la transition et celles du mouvement de la décroissance. Certains discours et propositions en faveur de sociétés beaucoup plus durables et égalitaires, évitant l’effondrement civilisationnel, se retrouvent dans les deux mouvements. Il est donc facile de trouver de fortes convergences sur le sujet des monnaies alternatives. Par ailleurs, Feola et Jaworska (2019) 24 ont montré qu’il n’existe pas un discours de la transition, mais plusieurs, qui sont très proches sur certains points, tout en différant sur le rôle de l’État, le degré d’opposition au capitalisme ou la radicalité des innovations.
Néanmoins, s’il y a bien un consensus qui émerge entre les deux mouvements, c’est au sujet du difficile chemin vers la relocalisation de l’économie. En ce sens, les deux mouvements semblent voir les monnaies alternatives, si elles sont bien réfléchies, comme des outils précieux vers la relocalisation. Serge Latouche parle ainsi de « monnaies biorégionales », la biorégion étant, selon lui, l’échelle idéale pour mettre en place ce type de système monétaire. Rob Hopkins (2008) 3, quant à lui, pense qu’une monnaie locale s’inscrit pleinement dans l’objectif de relocalisation et de décarbonisation de l’économie défendu par le mouvement de la transition. Enfin, pour Timothée Parrique (2019) 3, une monnaie alternative qui ne contribue pas à relocaliser l’économie d’une communauté n’est pas favorable à la décroissance et a échoué à atteindre un principe central.
Il est possible de repérer une divergence importante entre les deux mouvements concernant la complémentarité entre revenu de base universel et monnaies alternatives. L’idée d’un revenu de base universel (RBU) n’est pas un sujet nouveau et, sans surprise, on la retrouve dans les écrits de nombreux chercheurs critiques de la croissance (par exemple, Fourrier, 2019 25; Alexander, 2015 26; Ariès, 2013 27; Liegey, 2013 28; Lepesant, 2013 3; Andersson, 2010 29). En effet, selon Blaschke (2020) 30, quatre approches politiques similaires peuvent être identifiées au sein des mouvements pour le revenu de base universel et de la décroissance : (a) la sécurité sociale et la redistribution (b) la démocratie (c) l’économie alternative et solidaire, et (d) la souveraineté temporelle individuelle et collective. Ainsi, au sein du mouvement de la décroissance, surtout son volet français, il est désormais impensable de dissocier dotation inconditionnelle d’autonomie, revenu minium de base et monnaies alternatives.
Du côté du mouvement de la transition, il est plus difficile de trouver un lien aussi fort en faveur du revenu de base universel. Le sujet semble diviser les acteurs du mouvement, comme l’a révélé en 2020 la tenue d’un forum organisé par l’organisme Great Transition Initiative intitulé « Universal Basic Income : Has the Time Come ? » 31. Les conclusions des deux panels composés d’une dizaine de spécialistes chacun ont montré de fortes divergences avec parfois de très fortes oppositions au revenu de base.
Il est donc possible de conclure que la complémentarité entre les différentes formes de revenu minimum de base et les systèmes de monnaie alternative semble être une proposition forte du mouvement de la décroissance, que l’on ne retrouve pas au sein du mouvement de la transition.
Conclusion
Comme nous l’avons vu tout au long de ce texte, les mouvements de la décroissance et des villes en transition (plus généralement le discours de la transition) cernent bien tous les apports bénéfiques des monnaies alternatives si elles sont bien conçues et si elles ne tombent pas dans des pièges comme le cryptocolonialisme. Il ressort de cette analyse plusieurs constats.
Premièrement, sur certains aspects importants, les deux mouvements n’ont pas la même vision des monnaies alternatives en grande partie à cause de leurs approches et constats parfois différents des causes et des pistes de solutions aux bouleversements environnementaux, sociaux, économiques et démocratiques. Le mouvement de la décroissance est ancré dans une tradition de recherche critique de la croissance, alors que le mouvement des villes en transition est basé sur des expériences pratiques et des bonnes pratiques. De plus, le mouvement de la décroissance semble posséder une plus grande compréhension du fonctionnement de la monnaie, sans uniformité d’approche cependant.
Deuxièmement, même si les deux mouvements voient les monnaies alternatives comme un outil de la transition socioécologique à associer à des avancées sociales comme le revenu de base universel ou la dotation inconditionnelle d’autonomie, le mouvement de la décroissance se démarque nettement dans sa réflexion et son positionnement sur une imbrication nécessaire de ces trois leviers pour participer à l’avènement de sociétés postcroissance.
Enfin, le mouvement de la décroissance, associant une inévitable technocritique à la dénonciation des ravages du système économique dominant, est beaucoup plus enclin à rejeter les solutions des monnaies alternatives numériques et des cryptomonnaies, même si certaines publications en lien avec la décroissance semblent ne pas totalement fermer la porte à ces dispositifs.
Cette étude permet donc de comparer le positionnement des deux mouvements les plus importants pour la transition socioécologique sur la question des monnaies alternatives. Les divergences et les tensions qui sont exposées dans ces lignes pourraient participer à alimenter les débats et les réflexions au sein des deux mouvements et plus généralement au sein de la société.
Cette synthèse est un des résultats de ma collaboration avec Marlei Pozzebon dans le contexte d’un projet sur les monnaies complémentaires financé par FORMAS (Suède) qui compte une équipe de 8 chercheurs : Paulsson, Alexander (Lund University) ; Hornborg, Alf (Lund University) ; Weaver, Paul (Maastricht University) ; Spinelli, Gabriella (Brunel University) ; Pozzebon, Marlei (HEC Montreal & FGV EAESP) ; Diniz, Eduardo (FGV EAESP); Gonzalez, Lauro (FGV EAESP) ; Alves, Mario Aquino (FGV EAESP) et Barinaga, Ester (ESADE).
Article publié originellement sur le site de l’organisme Polémos : La vision des monnaies alternatives par les mouvements des villes en transition et de la décroissance. Entre convergences et tensions. (février 2023). CC BY-SA 4.0
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- op. cit.[↩][↩][↩][↩]
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- Pinos, F. (2020). How could blockchain be a key resource in the value creation process of a local currency? A case study centered on Eusko. International Journal of Community Currency Research, 24, 1–13[↩]
- Gomez, G. L., & Demmler, M. (2018). Social Currencies and Cryptocurrencies: Characteristics, Risks and Comparative Analysis. CIRIEC-España, revista de economía pública, social y cooperativa, 93, 265. https://doi.org/10.7203/CIRIEC-E.93.10978[↩]
- https://ccaf.io/cbeci/ghg/index[↩]
- https://digiconomist.net/bitcoin-energy-consumption[↩]
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- Fourrier, A. (2019). Le revenu de base en question: De l’impôt négatif au revenu de transition. Montréal : Éditions Écosociété[↩]
- Alexander, S. (2015). Basic and maximum income. Dans D’alisa, G., Demaria, F. & Kallis, G. (Eds.), Degrowth : A vocabulary for a new era. Londres: Routledge, Taylor & Francis Group[↩]
- Ariès, P. (2013). Pour un revenu social… démonétarisé. Mouvements, 73, 23–27. https://doi.org/10.3917/mouv.073.0023[↩]
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- https://greattransition.org/gti-forum/universal-basic-income[↩]
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